20 - À l'Ouest -
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Plan du Centre Ville d'Ancenis
Au XVII° siècle la paroisse Saint-Pierre d’Ancenis abrite 2 couvents :
- les Cordeliers pour les hommes, fondé en 1448 par Jeanne d'Harcourt, veuve de Jean III de Rieux, baron d'Ancenis, édifié à l’endroit de l’actuelle école Camus, rue du Collège. Vers 1591 cet ordre s’installe sur l'île-aux-Moines, en amont d’Ancenis ; démoli sous la Révolution, il n'en subsiste à ce jour que la chapelle Saint-Clément ;
- les Ursulines pour les femmes, établi en 1642 à l’extérieur et à l'ouest des murs de la ville, à "La Davrais".
Au cours de l'été 2007, à l'occasion des travaux de restauration de l'ancienne chapelle, sont mis à jour dans la cour de la chapelle des vestiges de murs qui pourraient se rattacher à la maison de la Basse-Davrais occupant ces lieux avant l'installation du couvent, dont le 1° propriétaire connu est un certain Macé Bidier, décédé durant les Guerres de Religion (1562-1598) ; François Racquier qui lui succède entreprend d'importants travaux de rénovation et meurt très endetté ; ainsi, la mise en adjudication de la Basse-Davrais fait état de 2 grands corps de logis à 2 niveaux avec combles, des communs : pressoir, écurie, 2 cours, un jardin, un "bocage" avec pigeonnier, un pré, une vigne, une cerisaie et un vivier entouré de murs, ce qui constitue un vaste manoir.
En 1649, lorsque s'installent les religieuses, ce manoir comporte un pavillon neuf et une chapelle, les anciens logis étant toujours en place. Louis XIV, lors de son passage à Ancenis les 30 & 31 août 1661, leur fait alors un don de 2 000 livres, mais les travaux d’édification conventuelle ne débutent que vers 1680 et se poursuivent jusqu’en 1743. Sont rajoutés, au cours de la seconde moitié du XVII° siècle, un bâtiment neuf, puis la chapelle Saint-Joseph, accolée à la partie nord du cloître, en forme de croix latine et orientée vers Jérusalem, inscrite dès 1929 au Patrimoine national des Monuments historiques. Ce couvent comporte ainsi 3 corps de bâtiments de 2 étages mansardés, encadrant une cour rectangulaire entourée par la galerie du cloître composée de 3 travées, le pensionnat et la chapelle Saint-Joseph.
Par arrêt du 2 août 1792, le couvent est fermé et les dernières sœurs le quittent en septembre 1792.
En 1793, il est transformé en hôpital militaire, "l’hôpital de la Montagne", et la chapelle en grenier à fourrages.
Les religieuses parties, le couvent ne cesse de se dégrader. En 1808, des autrichiens prisonniers des troupes napoléoniennes y sont internés, puis des travaux de rénovation sont engagés et le XII° Régiment de Dragons s'y installe, l’ancien couvent devenant la Caserne de La Davrays et Ancenis ville de garnison, ou place, ce qu'elle reste jusqu’en 1924. Le 18 janvier 1814, l’administration de la Guerre affecte tous les terrains communaux d’Ancenis & de Saint-Géréon situés au sud et au sud-ouest de la caserne, dont la prairie “des Religieuses”, comme champ de manœuvre. Si le 20 mai 1818, une décision ministérielle supprime la caserne, alors quartier de cavalerie, elle est rendue à son ancienne destination dès 1824.
Le 15 août 1870 une partie de la garde mobile de l’arrondissement arrive à Ancenis pour y être partiellement hébergée dans la caserne. À la suite d'un accord passé le 12 juin 1874 entre l’État et la municipalité d’Ancenis, un régiment entier d’infanterie s'installe à la caserne de la Davrays qui prend alors le nom de Caserne Rohan ; le quartier de cavalerie est restauré et 2 autres bâtiments construits sur des terrains de la commune de Saint-Géréon, alors acquis par l’État et annexés à la commune d’Ancenis par décret présidentiel du 5 mars 1875. Émile Job, entrepreneur à Ancenis {dans l'actuelle rue Urien] est chargé des travaux qui commencent fin mars 1875 pour le bâtiment de l’Horloge et le 26 février 1878 pour le second. Le 65° Régiment d’Infanterie s’y installe dès le 22 octobre 1875, l’État-major & la musique régimentaire les 17 & 18 mai 1876 ; un cercle militaire est créé en 1876 au 46, place Iéna {anciennement place du Marché-du-Dimanche, rebaptisée en 1897 place Iéna en souvenir du rôle joué par le 64° RI à la bataille d’Iéna en 1806}. Le 3 décembre 1881, le 64° RI de Nantes remplace le 65° RI qui s’implante dans la caserne Cambronne de Nantes.
Au début du XX° siècle, 2 autres bâtiments sont ajoutés sur le Renclos de Saint-Géréon pour accueillir les jeunes recrues africaines, d’où le nom de “Quartier nègre” qui lui est resté !
Le 1° janvier 1924, le 64° RI quitte la ville à la suite de son rattachement au 65° RI, alors implanté à Vannes.
Après avoir perdu le 64° RI, la ville perd sa sous-préfecture en 1926, puis sa prison en 1930, son tribunal en 1931 et son petit train de Châteaubriant en 1936. A partir de 1928 et jusqu’en 1982, à l’exception des années d’occupation, la caserne Rohan accueille la Gendarmerie mobile, notamment l’escadron 2/10.
En 1995, la ville d’Ancenis rachète le quartier laissé à l’abandon, rase un des bâtiments construits en 1875 et transforme l’autre en habitations ; la partie ouest (quartier nègre) accueille désormais le lycée Jean-Baptiste Eriau et des services des Finances publiques. L’aile est du cloître est rénovée pour y accueillir notamment les services de la COMPA et de l’ARRA ; au sud-est, est construit le Théâtre Quartier Libre, inauguré en 2003 ; entre les 2 bâtiments, dans le jardin des Ursulines, prennent place des sculptures de Jean-Claude Lambert. La chapelle Saint-Joseph des Ursulines, après réhabilitation, est ouverte au public le 20 septembre 2008 à l'occasion des journées du patrimoine. Les Ursulines sont classées au catalogue des Monuments historiques depuis le 13 septembre 1990.
Le Monument aux Morts : d'abord situé place de la Mairie (place Foch) et inauguré le 24 juin 1923, ce monument est transféré en juin 2016 - dans le cadre du projet de rénovation "Cœur d'Ancenis" - dans le quartier Rohan où il rejoint la Croix de Lorraine, en provenance du quartier de l'Éperon, édifié en hommage aux combattants FFI, ainsi que celui honorant les combattants d'Afrique du Nord. Ce monument, réalisé sur les plans de l'architecte Fleury, est orné de 4 bas-reliefs en bronze dus au sculpteur local Pierre-Victor Dautel, Grand Prix de Rome Gravure de 1902 ; le blason d'Ancenis et la devise latine de la ville tirée d'un psaume de David "Sa feuille ne disparaîtra pas au fil de l'eau" sont gravés à la base de l'obélisque en granit.
À l'angle de la Rue du Docteur Bousseau, anciennement Rue de la Providence {par l'attribution d'une rue à son nom le 6 mai 2015, le docteur Georges Bousseau, maire d'Ancenis du 15 novembre 1931 au 27 novembre 1944, retrouve ainsi honneur et justice} se trouvent les locaux de l'ancienne Sous-Préfecture. Depuis le découpage administratif du territoire du 11 ventôse de l'an VIII (2 mars 1800), Ancenis est une sous-préfecture, son premier sous-préfet Yves Luneau prenant ses fonctions le 7 avril 1800, qu'il occupera durant 13 ans avant d'y être remplacé par son fils Yves-Jacques, destitué à la chute de l'Empire en 1815, pour y revenir de 1819 à 1820, puis de 1832 à 1836. La sous-préfecture a été notamment installée dans l'ancien Relais de Poste, puis en face, dans l'immeuble appartenant à M. de Fleuriot, au n° 195 de l'actuelle Rue du Général Leclerc, à côté de l'ancien tribunal ; en 1850 elle occupe un bâtiment situé au n° 61 de la Place des Victoires (n° 218 de la Place de la République) avant que lui soit enfin édifié un splendide immeuble au bas de la rue du Pontreau (n° 268 de la Rue Georges Clemenceau), face à la gare. Mais le 10 septembre 1926, l’arrondissement d’Ancenis est supprimé par la réforme Poincaré, son territoire dépendant alors de celui de Nantes ; il est rétabli en 1943, la résidence du sous-préfet étant à Nantes, le sous-préfet occupe le bureau du maire lors de ses visites, jusqu’à la construction de nouveaux locaux en 1974, d’abord au 2, boulevard Schuman, dans un immeuble libéré par l'entreprise Braud & Faucheux, puis Allée de la Providence, inauguration le 28 septembre 1974. Avec l'intervention du décret du 29 décembre 2016, les arrondissements d'Ancenis & de Châteaubriant sont supprimés au profit du nouvel arrondissement de Châteaubriant-Ancenis, dont le chef-lieu est fixé à Châteaubriant, ces dispositions prenant effet au 1° janvier 2017. Depuis loors, ces bâtiments hébergent la Maison de l'État - inauguration du 9 février 2017 - qui y héberge une antenne de la sous-préfecture de Châteaubriant, des agents du Service Territorial-Est, un site "Permis de conduire" de la DDTM, les permanences de divers services sociaux & la circonscription de l'inspection du 1° degré d'Ancenis de l'Éducation nationale, afin de maintenir des services de proximité au sein des collectivités territoriales.
La Rue du Général Leclerc {1902-1947, héros de Koufra, Maréchal de France à titre posthume en 1952} regroupe les anciennes Rue des Morices à l'ouest, et Rue Villeneuve à l'est. C'est à partir du XVI° siècle que la ville s'ouvre timidement à l'ouest, après la destruction des remparts : c'est la ville neuve hors les murs, dont témoigne la toponymie des rues Neuve & Villeneuve ; c'est cependant au XVII° siècle que la cité va se développer dans ce quartier de la basse ville, la rue Villeneuve devient alors la rue des notables, riches négociants en vins et magistrats, avec ses hôtels particuliers des XVIII° & XIX° siècles :
- aux actuels n° 344 & 334 étaient respectivement les hôtels (de tourisme) Chapeau et de la Providence,
- au n° 228, un hôtel particulier du XVIII° siècle avec vaste parc clos de murs, entrée à imposte {pierre saillante qui forme le couronnement du piédestal d'un arc}, avec au fronton arqué de l'une des lucarnes mansardées, la date de 1780,
- au n° 195, un hôtel particulier de la fin du XVIII° siècle dont la façade est surmontée du caractéristique fronton triangulaire percé d'un oculus et encadré de 2 lucarnes mansardées ornées d'un couronnement cintré, avec une entrée à imposte et une porte à heurtoir ; à partir de 1802 c'est la résidence du sous-préfet dont les bureaux se situent au n° 209 ; le 11 août 1808, sur le chemin qui les mène de Nantes au Château de Serrant à Saint-Georges-sur-Loire (49), l'Empereur Napoléon 1° & Joséphine s'y arrêtent un instant vers 16 heures et y reçoivent les compliments du sous-préfet et du maire, Charles Collineau,
- au n° 171, belle maison Napoléon III, ancienne résidence du sous-préfet,
- au n° 120, l'Hôtel de Bretagne, construit à partir de 1772 à l'emplacement de l'auberge de la Croix Verte rachetée en 1759 par Pierre Thoinnet, riche négociant, maire d'Ancenis, puis seigneur de Liré ; ce nom d'Hôtel de Bretagne renvoie au fait qu'Ancenis est l'une des premières étapes dans la province sur la route de Paris à Nantes. Par son architecture, il rappelle les hôtels nantais du XVIII° siècle du fait du développement de sa façade de 32 m de long, de sa composition horizontale et régulière comme de la présence du grand fronton triangulaire surmontant l'avant-corps central ; la porte cochère ouvre sur une cour en pente remontant alors jusqu'au Champ du Moulin, bordée de deux grandes écuries, éclairées de meurtrières. Peu avant la Révolution, le relais de la Poste aux chevaux s'y installe. En 1791, la famille Thoinnet reprend l'hôtel à l'hôtelier Bertin qui installe alors son relais de la Poste dans la Grande Rue ; il est ensuite loué à Claude Moreau "médecin honoraire du Roy des hôpitaux militaires de Saint-Domingue". En 1794 l'administration du District d'Ancenis l'occupe ; à la disparition des districts, l'hôtel retrouve semble-t-il sa vocation initiale jusqu'à ce que s'y installe la Gendarmerie vers 1843, le département s'en portant acquéreur en 1886 ; la Gendarmerie l'occupera jusqu'en 1970, date de son installation au nord, rue Urien, puis de son rachat par la Ville d'Ancenis qui y aménage des locaux associatifs et de réunions, ainsi que l'école de musique Arpège ; il est désigné maintenant sous le nom de Relais de Poste. Le 18 décembre 1793, une centaine de Vendéens de retour de la Virée de Galerne, ne pouvant traverser la Loire, prisonniers des troupes de Westermann, y sont incarcérés avant d'être massacrés le lendemain matin dans la rue de Villeneuve, chargés sur des charrettes puis enterrés à Saint-Géréon dans ce qui est devenu le Champ des Martyrs ; l'après-midi du 5 août 1944, Anne-Marie Berthelot, 35 ans, de Mésanger, se rendant à la Gendarmerie d'Ancenis pour s'informer de la situation de son époux réquisitionné la veille avec sa charrette, est abattue devant la porte par un char allemand,
- aux n° 109 & n° 119, des hôtels particuliers de caractère dont la façade est riche d'une ornementation subtile et symbolique, avec au n° 109 où s'est installée la Kommandantur lors de la Seconde Guerre Mondiale, un cartouche au linteau de la porte-fenêtre de l'étage, dont les outils sculptés pourraient être attribués aux franc-maçons,
- au n° 94 (ou 120 ?), à l'angle de la Rue du Rocher, était l'Hôtel du Griffon, dont les énormes dépendances, propices au parcage des animaux, atteignaient le Champ de Foire, d'où la devise, comme pour les hôtels de La Providence & Chapeau "ici, on loge à pied et à cheval",
- au n° 70, au fond du parc, la belle demeure Napoléon III du comte Thoinnet de la Turmelière.