23 - Au Nord de la Ville -
Sur la Rue Clemenceau, autrefois Rue de la Gare, desservant le nord de la ville, se situait alors le célèbre Hôtel des Voyageurs, acheté par Arthur Gourmaud comme simple débit de boissons "servant à boire et à manger" en 1893, établissement qui acquiert une grande renommée avec son fils Constant, la clientèle bourgeoise y trouvant une ambiance et une cuisine dignes de leurs exigences, avec des menus pantagruéliques, et des soirées dansantes, même en plein carême au grand désespoir de M. le Curé ; en 1930, son successeur M. Beziau continue avec succès dans la même voie mais, après son départ en 1946, l'hôtel périclite et ne retrouve son aura qu'après l'arrivée de M. & Mme Chauvet qui le quittent en 1981 ; l'établissement, qui ne peut endiguer sa chute, est démoli en 2003 pour être remplacé par un immeuble moderne.
En bas de la rue, au n° 268, la sous-préfecture d'Ancenis, jusqu'en 1926, est construite en 1864 dans l'esprit haussmannien. C'est au carrefour avec la Rue de la Libération que le 5 août 1944 Marcel Braud, sortant de chez lui avec un fusil, est abattu par un char allemand ; offerte à la ville le 5 août 2013 par son son fils Marcel, fondateur de l'entreprise Manitou, une statue de 2 m de haut, taillée dans du marbre blanc par le sculpteur ligérien Marcel Daniel, érigée sur la place de la gare, commémore ce malheureux épisode de l'histoire locale de la Libération.
Plus au nord, au sud du passage à niveau de la Route de Paris, séparé de la sous-préfecture par la graineterie Braud, se trouvait le vieil Hôtel de France dans un îlot d'immeubles progressivement abattus au début du XXI° siècle pour l'aménagement du pôle d'échange multimodal de la gare.
La "Porte du Pontreau", dite de Rennes : au bas de la rue Clemenceau existe alors un petit pont d'accès à la ville, enjambant la rivière du Pontreau, près duquel est signé le 10 septembre 1468 le Traité d'Ancenis entre les représentants du roi Louis XI et ceux du duc de Bretagne, François II, ce dernier s'engageant à rompre ses alliances avec Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, et Édouard IV, roi d'Angleterre, faisant allégeance à la Couronne de France et mettant ainsi fin à la "Ligue du Bien public", révolte menée par les Grands Seigneurs contre l'accroissement des pouvoirs du Roi de France (début de l'absolutisme) ; ce traité préfigure également la fin de l'indépendance bretonne qui résulte, à la suite de la cuisante défaite de François II au cours de la Bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, des termes de l'Édit du Plessis-Macé du 13 août 1532, édit d'union de la Bretagne à la France, publié par François 1° le 21 septembre 1532.
La Gare d'Ancenis, située au point kilométrique (PK) 397,238 de la ligne Tours-Saint-Nazaire, est entrée en service le 21 août 1851 pour le compte de la Compagnie du chemin de fer de Tours à Nantes. Dans le cadre du Schéma de Cohérence territoriale (SCOT) approuvé le 28 février 2014 par la COMPA, et à la suite de l'étude menée sur les déplacements & la mobilité des habitants du territoire du Pays d'Ancenis, un Pôle d'Échanges Multimodal (PEM) a été conçu afin d'intégrer sur un même site tous les modes de transports (TER, autocars, taxis, véhicules particuliers, piétons) et d'en améliorer l'accessibilité, notamment pour les personnes à mobilité réduite (PMR), par la création de nouveaux espaces de stationnement, après abattage de bâtiments anciens, la rénovation de l'infrastructure et des équipements, de la signalétique, des espaces d'accueil voyageurs, et ce, en réponse également aux nécessités résultant d'une augmentation incessante de la fréquentation et du trafic ; en janvier 2017, la gare d'Ancenis accueille quotidiennement 47 TER, ce qui correspond à 2 787 montées et descentes ; en juillet 2017, ces volumes se sont accrus avec l'arrêt de 19 TER supplémentaires. Ce projet devrait s'achever dès 2018. Sur le parvis de la gare, près de l'emplacement de sa maison familiale, est maintenant érigée la stèle en hommage à Marcel Braud évoqué supra.
Le domaine de la "Pierre Couvretière", situé à l'ouest du boulevard des Alliés, , est un mégalithe à vocation funéraire du IV° millénaire avant J.C. autrefois qualifié de "Pierre du Diable", classé le 19 août 1926. Les fouilles réalisées en 1972-1973 ont livré un important matériel archéologique.
La CANA (Coopérative agricole La Noëlle Ancenis) fondée en 1932 par 9 agriculteurs du Canton de Saint-Mars-La-Jaille afin de maîtriser la stabilité du prix du blé, s'installe à Ancenis en 1952 pour assurer son plein développement. Devenue le Groupe Terrena en 2004, avec un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros, 22 000 agriculteurs adhérents et 14 000 salariés, c'est un des acteurs majeurs de l'agriculture & de l'agroalimentaire en France à ce jour.