~ Ancenis - Saint-Géréon & le Pays d'Ancenis ~

~  Ancenis - Saint-Géréon & le Pays d'Ancenis  ~

26 - Ceux d'Ancenis -

Henri-Hamilton Barrême (1795–1866), né aux Îles Bermudes d’un père français et d’une mère américaine, il revient à Nantes en 1808 et étudie dans l'atelier de sculpture de Jean de Bay jusqu'en 1815 où il réalise les statues de saint Pierre, saint Paul & saint Clair de la cathédrale de Nantes. Il s’installe à Ancenis de 1816 à 1847 et façonne maintes œuvres pour les églises de la région. Pour l’église d’Ancenis, il réalise les 4 évangélistes de la chaire, le christ en croix face à la chaire (1818), les statues de Saint René & Saint Louis (1830) ainsi que les deux anges qui encadraient jadis l’autel. Son œuvre majeure est le groupe de personnages illustrant l’apparition de la vierge aux deux enfants de La Salette en Isère en 1846. Barrême s'installe ensuite à Angers puis à Pornic où il s’éteint en 1866.

Lucien Bodard y vient en vacances, ses parents s’étant connus devant la gare ; en effet, c’est à l'occasion d'un séjour en France en 1910, répondant à l'invitation de son frère Eugène, capitaine affecté au 64° RI, que Césaire-Albert, né le 10 janvier 1883 à La Rochelle, vice-consul en Chine, rencontre l’éblouissante Anne-Marie Greffier des Airennes, de Saint-Géréon, qu'il épouse le 6 juin 1911 en l’église d’Ancenis.

Aristide Briand (Nantes 28-03-1862 – Paris 07-03-1932), homme politique, avocat & diplomate, 11 fois Président du Conseil & 26 fois ministre, Prix Nobel de la Paix en 1926 conjointement avec Gustav Stresemann pour son action en faveur de la réconciliation franco-allemande, dont Corabœuf a exécuté quelques portraits, vient parfois rendre visite à sa mère retirée à Ancenis.

Jean-Alexandre (dit Jean) Corabœuf, peintre & graveur, né à Pouillé-les-Côteaux le 6 novembre 1870, fait des études au Pensionnat de Toutes-Aides à Doulon où les frères de Ploërmel accueillent des élèves susceptibles de suivre une longue scolarité ; il y développe ses talents de dessinateur ; après ses études il se retrouve clerc de notaire à Ancenis mais, après avoir effectué son service militaire, rencontré et suivi les conseils du peintre vendéen Eugène Bidau, il se consacre dès 1889 à l'étude du dessin et de la gravure aux Beaux-Arts à Paris. Il s'initie à la photographie en 1894 et prend ainsi des photos de ses œuvres. En 1897, il obtient une bourse pour se rendre à Arles, Marseille, puis en Italie. Il obtient en 1898 le Grand prix de Rome de Gravure et va passer 4 années à la Villa Médicis. Il reçoit sa 1° commande importante en 1900, ce qui lui donne l'occasion de venir en France pour l'Exposition Universelle. Il épouse le 14 mai 1903 à Nice Antoinette Thévenin, dont la mère est cousine du peintre Paul Baudry, décorateur du foyer de l'Opéra de Paris. Les époux résident à Paris. Son épouse meurt de tuberculose le 16 août 1912 ; leur petite fille de 7 ans est alors confiée aux parents Thévenin. Après la première guerre mondiale, le graveur est retenu par l'État français pour l'illustration du diplôme remis à chaque commune sur lequel sont portés les noms de leurs habitants Morts pour la France. Il présente également le "Grand portrait" d'Aristide Briand au Salon de 1925 et continue de travailler au profit de la haute société parisienne. Après une fin de vie difficile, il décède à Paris dans la nuit du 6 au 7 février 1947 et repose maintenant au cimetière de Pouillé-les-Côteaux.

Pierre-Victor Dautel (Valenciennes 19-09-1873 - Ancenis 12-11-1951), sculpteur et médailleur de l'École des Beaux-Arts, Grand Prix de Rome en 1902, membre du Salon des artistes français, dessine le timbre du 4° centenaire de la naissance de Pierre de Ronsard (1524-1585) et se consacre essentiellement à une carrière de graveur en médaille et en pierre fine. Il est inhumé à Valencienne où son portrait à l'huile sur papier de Lucien Jonas (1880-1947) est conservé au musée des Beaux-Arts.

Madeleine (dite Magda) Fontanges, fille du peintre & graveur Jean Corabœuf, aventurière, maîtresse de Mussolini, agent double, se réfugie à Pouillé-les-Côteaux à la fin de la guerre.

Marie Layraud, première femme à accéder au conseil municipal de sa commune, d'une grande discrétion, attentive aux besoins des uns et des autres, proche des petites gens dont elle veut partager l'existence lorsqu'elle se retire, à la fin de sa vie, à l'hôpital d'Ancenis, après avoir fait don à la ville d'Ancenis, qui accepte le leg en 1954, de sa propriété. Dans ses biens légués figure un tableau, hérité de sa famille, que la femme du maire d'alors, Mme Vincent, fait expertiser. Selon la volonté de la donatrice, le prix de vente de ce tableau doit contribuer à la fondation d'une maison destinée à accueillir "des enfants, des jeunes ou des vieillards". Conformément à ces vœux, le Foyer Marie Layraud, installé au sous-sol d'un immeuble du 60, boulevard Schuman, accueille l'Amicale des Retraités d'Ancenis (AMIRA). Propriété actuelle du Musée des beaux-arts de Nantes, le tableau ainsi légué s'est avéré être une "Diane chasseresse" (le collier du lévrier ayant permis d'en identifier l'auteur), toile d'Orazio Lomi Gentileschi, peintre italien né à Pise en 1563, qui, de Pise, vient à Gênes, puis à Rome, où il rencontre Le Caravage (Michelangelo Merisi da Caravaggio), dont il subit l'influence, ainsi que Guido Reni. Il séjourne également à Paris où il peint, pour le Palais du Luxembourg, "La Félicité publique triomphant des dangers" avant de s'établir à Londres à la cour du roi d'Angleterre Charles 1° (mis à mort en 1649 sur les ordres de Cromwell). Van Dyck a inclus le portrait de ce peintre dans sa série de portraits de 100 hommes illustres. Sa fille Artemisia, également peintre, est la première femme de l'Académie florentine.

Jacques Pohier, né et mort à Ancenis (12-12-1871 - 27-03-1956), étudie au collège Saint-Joseph, effectue son service militaire à la caserne Rohan, puis part étudier le droit à Paris, en même temps que la médecine, tout en se consacrant à la lecture, l'écriture, la composition musicale, le chant, le piano, les spectacles, dont l'art lyrique, le dessin, l'aquarelle, le pastel, les débats d'idées... Avocat, il exerce quelques années à Paris, participant activement à des cercles musicaux et littéraires,  fréquentant notamment Massenet et Charpentier, ainsi que des intellectuels bretons défendant la cause de leur province. Faute de nourrir de grandes ambitions professionnelles, il cède à l'attrait de l'Ouest et revient s'installer dans son manoir du Bois-Jauni (où s'élève maintenant le centre aquatique Jean Blanchet, le complexe sportif et la salle du Temps Libre). Il  retrouve ses amis de jeunesse et participe à l'animation et à la création de plusieurs revues, dont Le Terroir Breton, Le Pays Gallo devenu  Le Pays d'Arvor. Lors de la foire-exposition de Nantes de 1910, le député-maire Paul Bellamy permet à Pohier et ses amis d'organiser une manifestation pan-celtique, où est reconstitué un village breton, une cérémonie druidique rassemblant un grand nombre de personnalités venues d'Armorique, d'Irlande, d'Écosse & du Pays de Galles ; Jacques Pohier est intronisé barde sous le nom de Mab An Arvor et Mab Ankenis, recevant également le titre de barde honoraire de Cambrie (Pays de Galles). Cette manifestation est reconnue comme préfigurant le festival de Lorient. Portraitiste, dessinateur, il illustre diverses revues, écrit et compose des chansons sur des thèmes locaux. Après avoir combattu sur les fronts de Somme et de Champagne, marqué par les combats, toujours célibataire - la vie est trop courte pour avoir le temps de faire un choix - prétendait-il, il tente d'offrir ses services à la collectivité, ne pouvant exercer sa fonction de maire au-delà de trois ans en raison d'ennuis de santé. En 1926, il est président d'honneur du Comité d'initiative d'Ancenis fondé par Joseph Vincent. Son activité se résume alors à la composition d'articles et d'illustrations pour différentes revues, principalement historiques. Toujours au service de ses concitoyens, il accepte la présidence d'honneur du Secours Mutuel et de la Société Musicale. À l'initiative du maire, le Docteur Moutel, une rue lui est dédiée dans le quartier du Pressoir Rouge.

Louis Poupart-Davyl, de son vrai nom Amédée Poupart d'Avyl, né à Ancenis en 1835 et mort à Paris le 16 août 1890, était un romancier et auteur dramatique qui écrivit des pièces comme "La Maîtresse légitime", des drames comme "Coq Hardy", des romans publiés dans différents journaux comme "La toile d'araignée", "Le n° 13 de la rue Magloire", "Le dernier des Fonrbriand", "Zélie Clairon", "Honneur me tient" et des chroniques publiées sous le pseudonyme de Pierre Quiroul. Quand son ami Charles Bataille, journaliste, chansonnier, poète, écrivain, romancier et auteur dramatique mourut, pour soulager la veuve désargentée, il recueillit l'enfant dont il fit, non un poète, mais un banquier, qui en retour, s'occupa de lui à la fin de sa vie lorsqu'il devint quasi-aveugle.

Le 64° Régiment d'Infanterie, dont la création remonte à Louis XIV, est d'abord un régiment suisse à la solde de la France, qui se couvre de gloire dans les batailles de Cassel (1677), Fleurus (1690), Steinkerque (1692) puis lors des sièges de Namur (1692) et d'Ostende (1745). Licencié le 20 août 1792, il est reformé par le Directoire et prend le nom de 64° demi-brigade en 1796 ; elle participe alors à la capitulation de Mantoue le 2 février 1797, à la campagne de Naples, quitte l'Italie pour se réorganiser à Angers en 1799 ; par un décret de 1803 elle redevient le 64° R. I. qui rejoint alors Boulogne en 1803 avant d'être envoyé à Austerlitz où il contient, aux côtés des bataillons du général Suchet, la vigoureuse attaque du général Bagration faisant 2 000 prisonniers russes ; jusqu'à la Paix de Tilsitt de 1807, il livre de nombreux combats en Russie, séjourne un an en Silésie et rejoint Strasbourg en 1808. Il est ensuite engagé dans la guerre d'Espagne où son comportement au feu fait dire à Suchet à son propos "Il est l'exemple de la tenue et de la discipline". Des cadres du 3¨bataillon rejoignent Mayence avec des conscrits et participent à la bataille de Dresde en août 1813. Il est dissous par ordonnance royale du 12 mai 1814 pour être recréé à Vervins (F-02) par l'Empereur à son retour de l'Île d'Elbe ; il se bat en Belgique à Ligny en 1815, mais ne participe pas à la bataille de Waterloo, se bornant de soutenir la retraite du général Vandamme ; il est licencié le 3 août 1815 et reformé à Lille le 1° mai 1823 ; il participe entre 1841 et 1843 à l'expédition d'Algérie où il sert sous les ordres de chefs illustres comme Canrobert et Bugeaud. Débarqué à Marseille, il est envoyé à Pars, puis à Bitche et Thionville pour des opérations de maintien de l'ordre. Il participe à la guerre de Crimée après la chute de Sébastopol en 1855 avant de revenir en France. Il participe à la campagne d'Italie en 1859 puis, durant 11 années il est envoyé à Grenoble, Lyon, Avignon, Marseille, Montpellier, Paris & Calais où il se distingue au cours d'opérations de sécurité civile comme les incendies ou les inondations. Engagé contre l'Allemagne en 1870, il est interné après la capitulation de Metz, mais un 4° bataillon est formé à l'aide des troupes en dépôt à Calais,  intégré dans les effectifs du 3° Régiment de Marche et rejoint à Reims l'armée du général Mac Mahon où il participe à la bataille de Sedan ; après la capitulation du 2 septembre 1870, il est interné en Allemagne. Le 64° Régiment de Marche est alors formé à Tours  pour participer à la "pacification" de la capitale. Dès mars 1871, le 64° R. I. est reformé à partir des régiments de marche et des unités rentrant d'Allemagne. Le 20 mai 1876, le régiment tout entier est réuni à Nantes où il reçoit son drapeau des mains du Président de la République le 14 juillet 1880 ; il s'installe à Ancenis le 3 décembre 1881. Il part d'Ancenis pour participer à la Grande Guerre et reçoit son baptême du feu le 22 août 1914 à Maissin en Belgique. Quand Ancenis retrouve son régiment en 1919 après "la promenade à Berlin" qui a duré 51 mois, le bilan est lourd : 2 314 morts et 852 disparus. Le 1° janvier 1924, le 64° R. I. est dissous pour être rattaché au 65° R. I. de Vannes.

Francis Robert est né à Ancenis le 26 décembre 1827 et mort à Paris le 25 juillet 1900 ; il passe sa jeunesse à Mésanger, fait ses études à Ancenis avant de "monter" à Paris où il est employé dans une important maison de commerce de rubans et soieries, la Maison Voort, où sont remarquées ses capacités et son ardeur au travail. Réussissant un placement avantageux sur une somme importante donnée par sa mère lors de son départ, il acquiert quelques années plus tard une maison de soieries à Lyon ; lors de l'invasion allemande de 1870, il envoie à Londres, avec l'aide de son demi-frère Rodolphe, marchand de nouveautés à Ancenis, la plupart des stocks de ses magasins, y établissant alors une succursale prospère. Sa fortune s'accroît et il acquiert 2 immeubles de valeur à Paris, avenue Victor-Hugo, et un château à Vaigre en Mayenne, avec ses fermes et dépendances. Son intense activité semble ne pas lui avoir laissé le temps de fonder une famille, aussi, à son décès le 25 juillet 1900, lègue-t-il à sa ville natale, par testament olographe du 12 septembre 1898, complété de 2 codicilles olographes des 15 avril 1899 et 3 mai 1900, une somme de plus de 2 millions de francs. Cependant, le 25 juin 1901, un des héritiers naturels de Francis Robert demande l'annulation du testament en juillet 1901 ; après de nombreuses péripéties juridiques, en juillet 1907 la succession de Francis Robert revient enfin à la commune, en principal et avec intérêts. Toutefois, durant cette période houleuse et incertaine, la commune a entrepris  la construction, sur un plateau dominant la vallée de la Loire, d'un hôpital civil et militaire, sur les plans des architectes nantais Leray & Sallé, avec des jardins dessinés par l'architecte paysagiste Duval, des grands jardins potagers et une ferme pour la fourniture de produits frais aux hospitalisés. L'hôpital est inauguré le 9 octobre 1910 par Albert Sarraut, alors Sous-Secrétaire d'État à la Guerre. Il est complété en 1911 par une chapelle placée sous le vocable du Sacré-Cœur, rénovée en 2017. Le 27 août 1900, le conseil municipal adopte une résolution tendant à l'attribution du nom du généreux donateur à l'avenue rejoignant la route de Paris, ainsi qu'à l'édification d'une statue à la mémoire de son bienfaiteur ; le 18 janvier 1906, ce projet est confié au sculpteur Émile Gaucher (Blois, 1858 - Challans, 1909), qui s'engage à fournir un groupe en bronze représentant la Charité et le buste de F. Robert ; admis dans un asile à Nantes, il ne peut livrer que le buste le 2 octobre 1907, inauguré le 27 octobre suivant, et installé dans le quartier de la Bidetterrie (actuelle Place Charles de Gaulle). Fondu sous le régime de Vichy en 1941, il est remplacé en 1946 par un buste en pierre du sculpteur Pierre-Victor Dautel, placé sur la partie supérieure de l'ancienne stèle et érigé Boulevard Pasteur, près du centre hospitalier.

Léon Séché, (Ancenis 03-04-1848 - Nice 05-05-1914) fils d'humbles journaliers, fait ses études au collège Saint-Joseph d'Ancenis ; homme de lettres, spécialiste de la Pléiade et du romantisme, à l'origine de la création de la "Revue illustrée de Bretagne et d'Anjou", très attaché à son terroir, il est notamment l'auteur du Petit Lyré de Joachim du Bellay publié en 1879, de "Contes et Figures de Mon Pays", publié en 1881, d'un roman de 1889 "Rose Époudry" ayant pour cadre sa ville natale. Sa devise est "Breton pour tenir, angevin pour aimer". Il est le père d'Alphonse Séché (Nantes 1876 - Paris 1964), journaliste, écrivain et directeur de théâtre.

Sim, pseudonyme de Simon Jacques Eugène Berryer, né le 21 juillet 1926 à Cauterets (65) et mort le 6 septembre 2009 à Saint-Raphaël (83) ; acteur, humoriste, chanteur, parolier & écrivain français, il passe son enfance à Ancenis où ses parents tiennent le cinéma Éden, dans lequel il travaillé comme ouvreur peu avant la seconde guerre mondiale.

Le Collège des Sœurs de Chavagnes-en-Paillers de la cour du château a eu pour élèves illustres :

Constantin-François Chassebœuf de La Giraudais, comte Volney, dit Volney, né le 3 février 1757 à Craon, philosophe (athéisme matérialiste), orientaliste, voyageur (Égypte & Syrie), où il est placé dès l’âge de 7 ans,

Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont, maréchal de France, né le 2 septembre 1773 et mort 27 octobre 1846 à Freigné, qui dirige la prise de la ville d'Alger le 5 juillet 1830.



16/02/2017