~ Ancenis - Saint-Géréon & le Pays d'Ancenis ~

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30 - Le centre-ville -

Saint-Géréon est une vieille localité remontant à l'époque gallo-romaine, des tombeaux mérovingiens ayant été retrouvés autour de son prieuré.

Au III° siècle, la Gaule romaine gémit sous la tyrannie de ses gouverneurs qui ont asservi propriétaires et colons ; la colère montant, les vaincus se soulèvent. Dioclétien, pour réprimer ces soulèvements, s'empresse d'envoyer Maximien, qui constitue en 286 une troupe à partir de détachements provenant de territoires moins menacés, au nombre desquels celle des 6 600 soldats thébains, le détachement du centurion Géréon se dirigeant vers Cologne.

Afin de rendre les dieux favorables à son expédition, Maximien regroupe son armée à Octodurum pour leur offrir un sacrifice et faire prêter un serment solennel aux soldats ; les thébains étant chrétiens et refusant de se plier à ces invocations idolâtres et à ces imprécations sacrilèges, Maximien les fait tous massacrer, ce qu'ils acceptent sans résistance, à l'admiration des peuples occupés. Aussi, le culte de Saint-Géréon se répand-il rapidement dans toute l'Europe et, probablement, vers cette époque, la paroisse Saint-Géréon ayant eu probablement besoin de construire une église, celle-ci est consacrée à Saint-Géréon.

Les Regaires de Saint-Géréon : ce terme, traduction du mot "regalia jura" (droit régalien), est particulier à la Bretagne du Moyen-Âge, la seigneurie épiscopale ayant reçu à Nantes, Vannes, Saint-Brieuc, Tréguier & Dol le nom de régaire ou régale, soit, par libéralité des rois ou des souverains du pays, soit parce que les évêques ont été, lors de la dotation primitive, affranchis de toute charge féodale, disposant alors d'un droit franc sur leur seigneurie

Il semble que Saint-Géréon, avant le X° siècle, a occupé le territoire d'Ancenis et ce n'est que vers 983, lorsque le comte-évêque de Nantes, Guérech bâtit le château d'Ancenis et fonde la baronnie, qu'il se taille un fief sur Saint-Géréon, le reste de la paroisse restant la propriété de l'évêque de Nantes jusqu'à la Révolution.

De 835 à 965, les Normands ayant totalement détruit le comté nantais, il faut relever les ruines, les prêtres manquent ; dans le triple but de protéger l'Église contre l'intrusion laïque, de ressusciter la foi dans les âmes et de prêcher par l'exemple, les évêques et les ducs de Bretagne font appel à des moines pour prendre la direction des paroisses. Le prieuré de Saint-Géréon, s'établit au début du XI° siècle sur la colline du Gotha, avec des moines provenant de l'abbaye des bénédictins de Déols (ou Bourgdieu), près de Châteauroux.

Les prieurs cherchant rapidement à s'affranchir de la juridiction des évêques, de nombreux conflits les opposent et après de longues négociations la paix est obtenue aux conditions suivantes : l'évêque de Nantes garde la juridiction de la paroisse et le prieur devient le seigneur de son prieuré sous la suzeraineté du roi de France.

Cinq siècles après les religieux de Saint-Benoît, Saint-Géréon voit arriver, au milieu du bocage de la Davrais, les filles de sainte Ursuline, une requête étant adressée en ce sens à l'évêque de Nantes le 10 août 1642 afin qu'il cède son fief de la Davrais pour les y établir ; la cession intervient le 23 avril 1643. Par arrêt du 2 août 1792, le couvent est fermé et les dernières sœurs le quittent en septembre 1792 ; en 1793, il est transformé en hôpital militaire, "l’hôpital de la Montagne", et la chapelle en grenier à fourrages ; en 1808, des autrichiens prisonniers des troupes napoléoniennes y sont internés. Des travaux de rénovation sont ensuite engagés et le XII° Régiment de Dragons s'y installe, l’ancien couvent devenant la caserne de La Davrays et Ancenis, auquel les terrains ont été rattachés, ville de garnison ; le 18 janvier 1814, l’administration de la Guerre affecte tous les terrains communaux d’Ancenis & de Saint-Géréon situés au sud et au sud-ouest de la caserne, dont la prairie “des Religieuses”, comme champ de manœuvre.

Deux seigneuries ont occupé également Saint-Géréon ; depuis 1248, la seigneurie de l'Écochère, dont le château s'élève sur le côteau des Arênes, et la seigneurie de la Chevasnerie, dont le château, construit en 1791, se trouve au nord du bourg, sur la route de Nort-sur-Erdre.

Saint-Géréon est érigée en commune le 15 janvier 1790. Le 17 octobre suivant, elle voit son autonomie communale menacée une première fois des convoitises d'Ancenis...

Le bourg s'est longtemps réduit au croisement des routes de Nantes, Nort-sur-Erdre & Ancenis, avec un centre principalement constitué de l'église, du cimetière, avec la maison du Sénéchal (juge épiscopal), avec à ses côtés, la maison du Sergent (chargé du respect du droit épiscopal), du prieuré et des lieux dits, villages et maisons répartis sur le territoire de la paroisse. Le prieuré a maintenant disparu du fait de l'exploitation intensive et abusive du gisement de porphyre du gotha.

 

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Plan-de-Saint-Géréon






11/05/2019
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